A propos du lâcher prise

Vouloir lâcher prise (ou vouloir accueillir) est un mouvement de contrôle issu du mental. C’est une énième tentative d’éviter la vie qui se présente dans l’instant et de s’éviter soi-même. On ne peut pas lâcher prise, on ne peut qu’aller avec la réalité de l’instant. Or, la réalité est parfois que nous ne pouvons lâcher et que nous résistons. C’est le contact profond avec « cela résiste » qui va peu à peu nous permettre de nous abandonner à cette réalité. Ce faisant nous nous abandonnons toujours plus au fait que ce qui se présente dans l’instant est inévitable.
Je suis moi-même incapable de lâcher prise. Je suis incapable d’accueillir. Je peux seulement constater que je tiens, retiens ou tente d’éviter ou de résister à quelque chose. C’est la connaissance profonde de ce mécanisme de « tenir », « résister » ou « éviter », c’est notre regard, notre écoute intime de ce mécanisme qui va faire qu’un jour cela va lâcher, se rendre…ou pas.
Encore mieux, je peux réaliser plus profondément que je ne peux rien « lâcher » car je ne « tiens » rien, je n’ai que l’illusion de tenir. Car dans la réalité ultime, « tenir » est une croyance issue parfois de blessures profondes, une protection de notre plus profonde intimité, de notre vulnérabilité. Dans cette même réalité ultime, « avoir la capacité de lâcher prise ou d’accueillir » est aussi une croyance, c’est le même mouvement du mental, la même tentative de contrôler : car si je cherche à accueillir alors que l’accueil n’est pas présent en moi, je modifie encore et encore la réalité de l’instant. C’est encore une façon d’éviter la réalité qui est qu’en cet instant je n’accueille rien. C’est encore une façon de s’éviter soi-même.
Car en cet instant, la seule réalité est que « je résiste », « je refuse ». Le vrai « accueil » est alors simplement de constater cela et de voir les mécanismes qui se mettent en route en moi pour résister, tenter d’accueillir la résistance, bref tout ce que le mental met en place pour contrôler le libre mouvement de la vie en moi.
Ultimement, l’invitation est d’abdiquer toute volonté que les choses soient autrement. Cela demande du courage, car se rencontrer vraiment, totalement dans cette réalité de l’instant, quelle qu’elle soit, nous rapproche peu à peu de ce que j’appelle le « noeud viscéral du moi » qui repose sur des croyances profondes telles que « je contrôle ma vie », « j’ai une volonté personnelle », « j’ai un libre arbitre », « j’ai du pouvoir sur la vie ». Constater que « je ne peux rien lâcher », que ce n’est pas en mon pouvoir, est donc un geste de grand courage mais aussi d’amour car cela nous rapproche de notre plus grande désir : nous rencontrer nous-même totalement jusqu’à toucher notre nudité, notre vulnérabilité et notre liberté.
C’est uniquement ce contact profond avec ce qui se présente en moi dans l’instant qui favorise l’accueille. Je n’accueille rien, mais j’ai ouvert en moi un espace dans lequel cela peut circuler de façon de plus en plus fluide et libre. Alors il devient possible de se rencontrer totalement, sans filtre, et de découvrir que nous sommes le libre mouvement de la vie s’exprimant à travers notre forme humaine. Et ce libre mouvement de la vie peut exprimer parfois une tension, une résistance, une tristesse, une souffrance. Il n’y a pas d’ouverture ni de fermeture, il n’y a qu’un seul et unique mouvement au sein d’un même espace vaste et tranquille, un mouvement au sein d’un même et unique coeur éternellement ouvert.
Dès lors que, par notre écoute et ce contact profond avec nous-même, notre conscience devient plus vaste et que nous percevons mieux que l’instant tel qu’il est ne peut être évité, nous devenons cet espace vaste et pouvons percevoir qu’en son sein, tout bouge librement. Alors, « résistance » et « lâcher prise » ne sont plus qu’un mouvement libre au sein d’un coeur libre.
« Ne renoncez qu’à ce qui vous abandonne", disait Ma Anandamayi.
Ne lâchez que ce qui vous lâche.
Et en réalité, au plus profond de notre propre coeur, tout est déjà profondément accueilli.
Je suis moi-même incapable de lâcher prise. Je suis incapable d’accueillir. Je peux seulement constater que je tiens, retiens ou tente d’éviter ou de résister à quelque chose. C’est la connaissance profonde de ce mécanisme de « tenir », « résister » ou « éviter », c’est notre regard, notre écoute intime de ce mécanisme qui va faire qu’un jour cela va lâcher, se rendre…ou pas.
Encore mieux, je peux réaliser plus profondément que je ne peux rien « lâcher » car je ne « tiens » rien, je n’ai que l’illusion de tenir. Car dans la réalité ultime, « tenir » est une croyance issue parfois de blessures profondes, une protection de notre plus profonde intimité, de notre vulnérabilité. Dans cette même réalité ultime, « avoir la capacité de lâcher prise ou d’accueillir » est aussi une croyance, c’est le même mouvement du mental, la même tentative de contrôler : car si je cherche à accueillir alors que l’accueil n’est pas présent en moi, je modifie encore et encore la réalité de l’instant. C’est encore une façon d’éviter la réalité qui est qu’en cet instant je n’accueille rien. C’est encore une façon de s’éviter soi-même.
Car en cet instant, la seule réalité est que « je résiste », « je refuse ». Le vrai « accueil » est alors simplement de constater cela et de voir les mécanismes qui se mettent en route en moi pour résister, tenter d’accueillir la résistance, bref tout ce que le mental met en place pour contrôler le libre mouvement de la vie en moi.
Ultimement, l’invitation est d’abdiquer toute volonté que les choses soient autrement. Cela demande du courage, car se rencontrer vraiment, totalement dans cette réalité de l’instant, quelle qu’elle soit, nous rapproche peu à peu de ce que j’appelle le « noeud viscéral du moi » qui repose sur des croyances profondes telles que « je contrôle ma vie », « j’ai une volonté personnelle », « j’ai un libre arbitre », « j’ai du pouvoir sur la vie ». Constater que « je ne peux rien lâcher », que ce n’est pas en mon pouvoir, est donc un geste de grand courage mais aussi d’amour car cela nous rapproche de notre plus grande désir : nous rencontrer nous-même totalement jusqu’à toucher notre nudité, notre vulnérabilité et notre liberté.
C’est uniquement ce contact profond avec ce qui se présente en moi dans l’instant qui favorise l’accueille. Je n’accueille rien, mais j’ai ouvert en moi un espace dans lequel cela peut circuler de façon de plus en plus fluide et libre. Alors il devient possible de se rencontrer totalement, sans filtre, et de découvrir que nous sommes le libre mouvement de la vie s’exprimant à travers notre forme humaine. Et ce libre mouvement de la vie peut exprimer parfois une tension, une résistance, une tristesse, une souffrance. Il n’y a pas d’ouverture ni de fermeture, il n’y a qu’un seul et unique mouvement au sein d’un même espace vaste et tranquille, un mouvement au sein d’un même et unique coeur éternellement ouvert.
Dès lors que, par notre écoute et ce contact profond avec nous-même, notre conscience devient plus vaste et que nous percevons mieux que l’instant tel qu’il est ne peut être évité, nous devenons cet espace vaste et pouvons percevoir qu’en son sein, tout bouge librement. Alors, « résistance » et « lâcher prise » ne sont plus qu’un mouvement libre au sein d’un coeur libre.
« Ne renoncez qu’à ce qui vous abandonne", disait Ma Anandamayi.
Ne lâchez que ce qui vous lâche.
Et en réalité, au plus profond de notre propre coeur, tout est déjà profondément accueilli.