La saisie
Ou comment née l’illusion d’une identité personnelle

De fait, la mécanique est simple. Mais elle est si subtile, et nous sommes tellement pris dans son énergie qu’en général nous ne la voyons pas : le vivant, l’énergie de vie que nous sommes émerge spontanément à chaque instant à travers notre forme. Et au même instant cette énergie libre se saisit elle-même et crée alors l’illusion d’appropriation, l’illusion que « je » suis l’agissant, que « je » suis celui qui opère, que j’ai un pouvoir sur la vie, et une volonté personnelle. Et ce faisant l’illusion d’identité personnelle et de séparation apparaissent. A partir de là, cette saisie se fait automatiquement à chaque émergence, et tout est récupéré pour nourrir ce « moi », et alimenter ce pouvoir de s’approprier le vivant pour en faire une affaire personnelle.
« Moi » est donc constitué par cette saisie de l’instant, cette saisie du vivant. Et cette « identité » se crée à chaque instant, à chaque émergence. Mais cette identité est une apparence, car même ce « faussaire » qui se prend pour le propriétaire de notre vécu est tout autant la vie libre, mais qui se voile à elle-même. Car cette « personne » n’est qu’une idée mentale, une pensée, une perception, une impression.
Lorsque tout cela est vu, en réalité nous découvrons que ce qui est voilé ne l’a jamais été, que le sentiment même d’être une personne séparée est lui-même totalement impersonnel ou « non approprié », sans propriétaire. Nous pouvons alors vivre des moments où le personnage revient, mais tout reste « impersonnel », car le mécanisme d’appropriation a cessé ou en grande partie cessé. Le personnage revient mais l’évidence demeure.
Mais tant que cela n’est pas vu, que nous sommes pris dans la saisie au point de ne pouvoir la percevoir, la seule chose à envisager est d’apprendre à voir, à investiguer profondément ce que nous appelons « moi », et tous ces mécanismes et croyances qui alimentent cette idée d’un « moi ».
Voir ces appropriations, ces attachements même les plus fins fait parti du processus normal et naturel de maturation de l’être dans ce chemin de révélation à soi-même. Dans cette saisie, la source « s’oublie », se perd dans l’illusion qu’elle a créé elle-même. Et cette saisie est inévitable jusqu’à ce que l’on puisse en voir la racine la plus profonde. Cette saisie est inévitable tant que persistent des peurs (voire des terreurs) de se rencontrer totalement, absolument.
Et là il n’y a aucune place au jugement : c’est bien la source qui joue elle-même ce jeu de se « détourner » pour créer un semblant d’identité personnelle. Pourquoi me direz-vous ? D’un certain point de vu « pour jouer » diront certains. « C’est le mystère » diront d’autres. Mais quoi qu’il en soit la vie nous veut, elle nous désire. Et tout l’inconfort créé par la saisie, la difficulté que nous pouvons ressentir à vivre à partir de cette fausse identité, nous oblige à creuser le sillon de la vérité. Je rends grâce pour ma part à la magnifique maturité et à la sagesse que la difficulté du chemin creuse en nous.
« Moi » est donc constitué par cette saisie de l’instant, cette saisie du vivant. Et cette « identité » se crée à chaque instant, à chaque émergence. Mais cette identité est une apparence, car même ce « faussaire » qui se prend pour le propriétaire de notre vécu est tout autant la vie libre, mais qui se voile à elle-même. Car cette « personne » n’est qu’une idée mentale, une pensée, une perception, une impression.
Lorsque tout cela est vu, en réalité nous découvrons que ce qui est voilé ne l’a jamais été, que le sentiment même d’être une personne séparée est lui-même totalement impersonnel ou « non approprié », sans propriétaire. Nous pouvons alors vivre des moments où le personnage revient, mais tout reste « impersonnel », car le mécanisme d’appropriation a cessé ou en grande partie cessé. Le personnage revient mais l’évidence demeure.
Mais tant que cela n’est pas vu, que nous sommes pris dans la saisie au point de ne pouvoir la percevoir, la seule chose à envisager est d’apprendre à voir, à investiguer profondément ce que nous appelons « moi », et tous ces mécanismes et croyances qui alimentent cette idée d’un « moi ».
Voir ces appropriations, ces attachements même les plus fins fait parti du processus normal et naturel de maturation de l’être dans ce chemin de révélation à soi-même. Dans cette saisie, la source « s’oublie », se perd dans l’illusion qu’elle a créé elle-même. Et cette saisie est inévitable jusqu’à ce que l’on puisse en voir la racine la plus profonde. Cette saisie est inévitable tant que persistent des peurs (voire des terreurs) de se rencontrer totalement, absolument.
Et là il n’y a aucune place au jugement : c’est bien la source qui joue elle-même ce jeu de se « détourner » pour créer un semblant d’identité personnelle. Pourquoi me direz-vous ? D’un certain point de vu « pour jouer » diront certains. « C’est le mystère » diront d’autres. Mais quoi qu’il en soit la vie nous veut, elle nous désire. Et tout l’inconfort créé par la saisie, la difficulté que nous pouvons ressentir à vivre à partir de cette fausse identité, nous oblige à creuser le sillon de la vérité. Je rends grâce pour ma part à la magnifique maturité et à la sagesse que la difficulté du chemin creuse en nous.