Le yoga des carottes
Pratiquer au coeur de la banalité du quotidien
Vers l'âge de quinze ans, la lecture d'un conte de sagesse indienne fut déterminante. Il mettait en scène un brahmane - engagé sur un chemin de connaissance spirituelle et intellectuelle - et son épouse qui, elle, s'occupait de la maison et des enfants. Dans chacun de ses gestes, en faisant la cuisine, en balayant le sol, en berçant son enfant, elle mettait une présence douce et attentive. Elle pratiquait ce que j'ai appelé plus tard le « Yoga des carottes », qui est l’attention et la présence profonde à chaque geste du quotidien. A la fin de l’histoire, et disons-le, comme dans de nombreux contes indiens traditionnels, sa présence était si profonde que son mari devenait son élève.
J'ai senti qu'il y avait là quelque chose à comprendre, que la confrontation au quotidien pouvait révéler quelque chose que la compréhension des textes ne révélait pas. Je me suis sentie profondément interpellée. J’ai exploré concrètement cette pratique avec chaque chose dès le début de la trentaine Je l’ai découvert d’abord dans le fait d’éplucher mes carottes et dans les petits gestes du quotidien, c’est pourquoi je l’appelle le « yoga des carottes ».
J'ai senti qu'il y avait là quelque chose à comprendre, que la confrontation au quotidien pouvait révéler quelque chose que la compréhension des textes ne révélait pas. Je me suis sentie profondément interpellée. J’ai exploré concrètement cette pratique avec chaque chose dès le début de la trentaine Je l’ai découvert d’abord dans le fait d’éplucher mes carottes et dans les petits gestes du quotidien, c’est pourquoi je l’appelle le « yoga des carottes ».

Il n’y a pas des états à vivre et d'autres à éviter,
il n’y a pas quelque chose à atteindre, quelque chose à trouver que tu ne sois ou ne vive déjà.
Tout se passe là où tu es en cet instant, là où tu te tiens, dans l’activité la plus banale.
Tu peux te déposer et te rencontrer totalement ici-même,
au coeur du quotidien le plus banal,
Dans ta vie de famille,
Dans tes relations,
Dans tes émotions,
Dans ton travail.
Si tu ne le vois pas c’est que tu veux encore autre chose, que tu veux éviter la réalité la plus simple, la plus crue, la plus directe du moment.
Pourtant, c’est là que tu peux trouver ce que tu cherche désespérément :
toi-même,
non plus comme une personne séparée du vivant,
mais comme la vie même.
Alors commence par éplucher tes carottes, avec toute l’attention, la tendresse et la présence que cela demande, fait de même en tenant ton enfant contre toi, monte les escaliers en sentant tous le poids de ton corps sur chaque marche, déplace toi dans la rue avec tout ton pied qui se déploie sur le sol, touche le monde de tout ton être et laisse toi pénétrer par lui.
De même, rencontre toi à travers chaque émotion, chaque perception, chaque contraction ou réaction de ton être : chaque phénomène est comme ton petit enfant qui demande à se blottir contre toi. Absolument tout mérite d'être rencontré.
N’ai pas peur, dans chacune de ces rencontres, il n’y a qu’une tendresse infinie de la vie pour elle-même.
Tu ne peux rien éviter, la vie est inévitable, mais tu peux choisir de lutter, de résister et donc de souffrir, ou bien choisir d’apprendre à peu à peu à ouvrir ton propre espace à l’inévitable mouvement de vie qui se joue en toi. La joie et la liberté se trouvent dans cette abdication totale à l’inévitable. Et le quotidien est une invitation magnifique pour abdiquer.
Pratiquer ainsi au coeur même de la banalité de mon quotidien et de mon expérience, et me rencontrer vraiment, totalement telle que je suis dans l’instant, a profondément changé mon vécu, m’a fait découvrir ma propre présence dans chacun de mes gestes et perceptions, et me permet de percevoir que la vie est un mouvement libre qui se fait de lui-même.
Alors à nouveau, épluche tes carottes comme si c’était le truc le plus dingue du monde.
Il se trouve que c’est le cas.
Et rencontre toi vraiment, inconditionnellement à travers cette banalité totale du quotidien.
il n’y a pas quelque chose à atteindre, quelque chose à trouver que tu ne sois ou ne vive déjà.
Tout se passe là où tu es en cet instant, là où tu te tiens, dans l’activité la plus banale.
Tu peux te déposer et te rencontrer totalement ici-même,
au coeur du quotidien le plus banal,
Dans ta vie de famille,
Dans tes relations,
Dans tes émotions,
Dans ton travail.
Si tu ne le vois pas c’est que tu veux encore autre chose, que tu veux éviter la réalité la plus simple, la plus crue, la plus directe du moment.
Pourtant, c’est là que tu peux trouver ce que tu cherche désespérément :
toi-même,
non plus comme une personne séparée du vivant,
mais comme la vie même.
Alors commence par éplucher tes carottes, avec toute l’attention, la tendresse et la présence que cela demande, fait de même en tenant ton enfant contre toi, monte les escaliers en sentant tous le poids de ton corps sur chaque marche, déplace toi dans la rue avec tout ton pied qui se déploie sur le sol, touche le monde de tout ton être et laisse toi pénétrer par lui.
De même, rencontre toi à travers chaque émotion, chaque perception, chaque contraction ou réaction de ton être : chaque phénomène est comme ton petit enfant qui demande à se blottir contre toi. Absolument tout mérite d'être rencontré.
N’ai pas peur, dans chacune de ces rencontres, il n’y a qu’une tendresse infinie de la vie pour elle-même.
Tu ne peux rien éviter, la vie est inévitable, mais tu peux choisir de lutter, de résister et donc de souffrir, ou bien choisir d’apprendre à peu à peu à ouvrir ton propre espace à l’inévitable mouvement de vie qui se joue en toi. La joie et la liberté se trouvent dans cette abdication totale à l’inévitable. Et le quotidien est une invitation magnifique pour abdiquer.
Pratiquer ainsi au coeur même de la banalité de mon quotidien et de mon expérience, et me rencontrer vraiment, totalement telle que je suis dans l’instant, a profondément changé mon vécu, m’a fait découvrir ma propre présence dans chacun de mes gestes et perceptions, et me permet de percevoir que la vie est un mouvement libre qui se fait de lui-même.
Alors à nouveau, épluche tes carottes comme si c’était le truc le plus dingue du monde.
Il se trouve que c’est le cas.
Et rencontre toi vraiment, inconditionnellement à travers cette banalité totale du quotidien.